Alors que la Oumma entre dans les jours sacrés de Tashriq, au milieu des rituels du Hajj, il nous est rappelé que ce noble pilier de l'Islam est un voyage spirituel, une obligation divine (fard) démontrant une pure dévotion à Allah (swt). Les rites du Hajj incarnent la tradition de l'honorable prophète Ibrahim (as), de sa noble épouse Hajar (as) et de son fils Ismail (as), une famille dont les épreuves ont enseigné à la Oumma l'essence du tawakkul, la confiance inébranlable en Allah (swt) et la soumission totale à Ses commandements divins, même lorsque ces commandements défient la logique du monde.

À l'époque même de Tashriq, des siècles plus tard, les nobles croyants d'Aws et de Khazraj rencontrèrent secrètement le messager d'Allah (saw) à al-'Aqabah. Cette fois-ci, leur engagement n'était pas pour le salut personnel, mais pour soutenir le Dîn avec puissance, pour offrir la nousra (soutien militaire et politique), pour établir l'autorité de l'Islam. Cette Bay'ah al-Harb (promesse de guerre) a transformé l'Islam d'un appel persécuté en une mission organisée, porteuse d'un État. Elle a conduit à l'hégire, à la création du premier État islamique à Médine et à l'avènement de l'Islam en tant que force politique dans le monde.

Aujourd'hui, la Oumma se trouve dans une situation désespérée, non pas par manque de croyance, ni par manque de nombre ou de richesse, mais par manque de pouvoir. Nous sommes dispersés et brutalisés, de Gaza au Cachemire, du Turkestan oriental au Soudan, tandis que les tyrans nous gouvernent et que nos ennemis nous manipulent. Les armées des musulmans, les fils de Khalid ibn al-Walid et de Salahuddin, restent silencieuses, enchaînées par des régimes qui craignent les capitales occidentales plus qu'ils ne craignent Allah (swt).

Gaza est le symbole le plus aigu de notre abandon, une plaie saignante sur le corps de la Oumma, et elle nous rappelle notre vulnérabilité lorsque les immenses capacités de la Oumma sont étouffées par des ennemis hostiles et des dirigeants fantoches. Les cris des enfants de Palestine ne sont pas seulement des appels à l'aide ou des slogans, ce sont des appels à la nousra, à un soutien réel appuyé par la force et l'action.

Les leçons du Hajj et le deuxième serment d'al-'Aqabah sont des conseils divins pour l'action. Tout comme les Ansar de Médine ont pris une position audacieuse pour soutenir le Prophète (saw) et lui ont donné les moyens d'établir la domination d'Allah (swt) sur terre, le temps est venu pour nos armées de suivre leurs traces. Nous appelons la Oumma musulmane - ses savants, ses dirigeants, son peuple - à exiger des armées du monde musulman qu'elles fassent allégeance à l'Islam seul. Qu'elles fuient les trônes de la trahison et piétinent les frontières et les ordres des mécréants, et qu'elles offrent plutôt leur soutien au rétablissement du Khilafah sur base de la méthode prophétique.

En ces jours bénis, alors que nous nous souvenons des sacrifices d'Ibrahim (as) et du courage des Ansars, nous devons nous lever une fois de plus en faisant confiance à Allah (swt), en obéissant à Ses commandements et en prenant la ferme résolution de mettre fin aux souffrances des musulmans de Gaza une fois pour toutes. Cela exige que nous amplifiions tous l'appel à ceux qui ont le pouvoir réel de répondre à Allah (swt) et à Son Messager (saw) et d'accorder à la Oumma la Nousra, tout comme les Ansar l'ont fait avec leurs mots : "Nous nous engageons à obéir dans le bonheur comme dans le malheur, dans l'aisance comme dans la détresse, à dire la vérité en tout temps, et à ne craindre, au service d'Allah, le blâme d'aucun homme."

﴿يَـٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوا۟ ٱسْتَجِيبُوا۟ لِلَّهِ وَلِلرَّسُولِ إِذَا دَعَاكُمْ لِمَا يُحْيِيكُمْ﴾

“Ô vous qui croyez, répondez à Allah et à Son Messager lorsqu'il vous appelle à ce qui vous donne la vie,” (Sourate Al-Anfal: 24)